Que se passe-t-il vraiment au sein d’un service de PMI ?
Souvent perçue négativement par les familles, les services de protection maternelle et infantile (PMI) restent malheureusement assez méconnus par les (futurs) parents. Pourtant les services qu’elle propose sont essentiels au bon développement de l’enfant… mais pas seulement.
Revenons sur 3 idées reçues entendues au sujet de la PMI.
“La PMI n’assure que les soins des bébés”
Même si une attention particulière est portée aux plus petits, la PMI n’en oublie pas pour autant les parents.
En effet, les mamans peuvent bénéficier d’un suivi pendant leur grossesse mais aussi après.
Pendant la grossesse, les sages-femmes sont présentes pour répondre à toutes les interrogations que peuvent avoir les parents lorsqu’un bébé s’apprête à arriver dans leur vie, sur les démarches administratives à effectuer… Dans certains centres de PMI, des séances de préparation à l’accouchement sont aussi proposées.
La PMI prend également soin de la santé mentale des mamans autant pendant la grossesse qu’après la naissance de leur enfant. L’important ici est de s’assurer que tout va bien au niveau psychologique.
Aussi, il faut savoir que la PMI assure le suivi médical des enfants jusqu’à leurs 6 ans. De la pesée, en passant par la vaccination et jusqu’au suivi de la croissance, la PMI intervient aux différentes étapes de développement de l’enfant.La PMI endosse aussi le rôle de conseiller notamment sur l’alimentation, le sommeil, les soins d’hygiène et les modes d’accueil, par exemple.
N’oublions pas non plus que les centres de planification et d’éducation familiale relèvent aussi parfois de la PMI.
Finalement, la PMI ne s’adresse pas uniquement aux tout-petits mais elle accompagne toutes les personnes mineures et majeures aux moments clés de leur vie.
“La PMI s’adresse seulement aux familles en situation de précarité”
Revenons quelques décennies en arrière…
L’ordonnance du 2 novembre 1945 officialise la création des services de PMI. Celle-ci a “systématisé à l’ensemble de la population des mesures de surveillance sanitaire jusque-là réservées aux enfants relevant des aides sociales ou aux enfants placés en nourrice. Ce systématisme consacre le passage de l’assistance à la protection car il ne s’agit plus seulement de porter secours aux seules populations jugées nécessiteuses.”
En d’autres mots, la PMI se veut gratuite pour être accessible à tous et quelle que soit la situation familiale. L’enjeu de la PMI est avant tout de réduire les inégalités sociales en facilitant l’accès aux soins.
C’est aussi pour ces raisons que nous développons l’intervention Ariane. En effet, Ariane c’est la volonté d’offrir une prévention universelle proportionnée aux besoins. Et ainsi sortir d’une logique de “facteurs de risque” en prévention.
“Si la PMI vient me voir, c’est que j’ai des difficultés avec mon enfant”
Le terme “Protection” peut effectivement avoir une connotation négative chez certaines familles et faire immédiatement penser à la mise en danger d’un enfant, la maltraitance,…
Mais les professionnels de santé dans les PMI sont là pour rassurer, soutenir, répondre aux interrogations à toutes les étapes clés de la vie des parents. Leur activité ne se résume pas uniquement au placement d’enfants et à la protection de l’enfance au sens du danger.
Si la PMI doit rester attentive à une éventuelle mise en danger, protéger les enfants passe avant tout par la prévention. Le service de protection maternelle et infantile est d’ailleurs reconnu comme le principal acteur public de la prévention précoce en France.
Malheureusement, l’action préventive des services de PMI est encore très peu identifiée par les familles, et notamment par celles qui en ont le plus besoin. Pourtant, la prévention précoce c’est permettre le bon développement de l’enfant dans un environnement favorable et de restaurer l’équité en santé le plus tôt possible.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la prévention et intervention précoce, nous vous redirigeons vers l’ouvrage rédigé par Thomas Saïas, directeur de la strtégie et de l’évaluation au sein de l’Agence Kalia, et Julie Poissant en collaboration avec George M. Tarabulsy
0 commentaires