La santé mentale d’un individu peut être fragilisée par certaines étapes de la vie et notamment par l’arrivée d’un enfant.
On estime qu’une femme sur cinq et un homme sur dix seraient touchés par une dépression périnatale. Aussi, 15% des parents présenteraient des troubles anxieux pendant la période des 1000 premiers jours. [1]
Parentalité et santé mentale
L’arrivée d’un enfant est un événement majeur dans la vie d’un parent impliquant quelques changements sur le plan physique, psychique et social.
Source de fatigue et d’émotions plus ou moins fortes, la période des 1000 premiers jours peut mettre à rude épreuve la santé mentale des parents.
Pour ces raisons, l’accompagnement et le soutien de l’entourage proche et/ou des professionnels de santé sont essentiels durant ces premières année
Bien que pour la majeure partie de la population l’arrivée d’un bébé représente un heureux évènement, pour certain c’est une source de mal-être et peut parfois déclencher l’apparition de troubles psychiatriques. Chaque parent vit cette étape différemment.
De nombreux facteurs sont susceptibles d’influencer la santé mentale du (futur) parent tels que :
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Un partenaire souffrant de dépression
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Un partenaire peu soutenant
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Des évènement stressants
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Des complications lors de la grossesse
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Des psycho-traumatismes antérieurs
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…
Cependant, attention à ne pas confondre baby-blues et dépression périnatale. Il faut savoir que 50 à 80% des femmes vivent un baby-blues dans les jours suivants l’accouchement. En revanche, si cet état persiste dans le temps, il s’agit peut-être d’un signe d’alerte. Dans ce cas, il est nécessaire de consulter un professionnel.
La période périnatale est une période de grande vulnérabilité pour les femmes. La dépression peut aussi bien survenir au cours de la grossesse qu’en post-partum et cela n’est pas sans conséquence :
Pour la mère
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On estime que le risque suicidaire est multiplié par 6 [3]
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Il existe un risque de récurrence d’un nouvel épisode dépressif pour la moitié des femmes
Pour la grossesse
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Les femmes présentant des troubles dépressifs pendant la grossesse ont des grossesses qui sont moins bien suivies
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Les femmes présentant des troubles dépressifs pendant la grossesse sont davantage exposées à des fausses couches spontanées ou à des complications obstétricales
Pour le bébé
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Une dépression périnatale peut entraîner des troubles du développement social cognitifs et émotionnel du bébé
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Une dépression périnatale peut davantage exposer aux troubles psychiatriques à l’adolescence et à l’âge adulte
La prévention : la clé pour une meilleure santé mentale ?
Plus de 50% des dépressions pendant la grossesse et plus d’⅓ en post-partum ne sont pas diagnostiquées. Et pour cause, les symptômes de la dépression sont souvent banalisés car considérés comme des symptômes “classiques” de la période périnatale. [3] Cette constatation fait état d’un manque d’information de la société sur la pathologie.
Pour prévenir des risques de dépression périnatale, des temps d’échanges sont prévus entre parents et professionnels tout au long de la grossesse et après l’accouchement :
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L’entretien prénatal précoce est organisé après la déclaration de grossesse
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Les visites de suivi postnatal permettent aux parents d’être accompagnée par une sage-femme jusqu’au 12ème jour de l’enfant
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L’entretien postnatal précoce est réalisé entre la 4ème et la 8ème semaine après l’accouchement
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La consultation postnatale est organisée 6 à 8 semaines après l’accouchement
Ces différents temps d’échanges, pouvant être notamment organisés avec les services de PMI, donnent la possibilité aux parents d’évoquer leurs difficultés et d’obtenir des réponses à leurs questions. Du côté des professionnels, cet accompagnement permet d’identifier le plus tôt possible d’éventuels troubles de la santé mentale, de dépression périnatale.
Si le diagnostic d’un état dépressif ne peut être fait que par un professionnel de santé, il existe un auto-test permettant de faire un premier constat de l’état psychologique de la maman. Il s’agit de l’EPDS (Edinburgh Postnatal Depression Scale) créé en 1987 par Cox, Holden & Sagovsky en 1987. Composé de 10 questions sur l’humeur, l’anxiété, la culpabilité et les difficultés, ce test était initialement conçu pour le post-partum mais il s‘avère aussi être un outil de dépistage utile lors de la grossesse.
Être attentif à la santé mentale des futurs parents est essentiel autant pour leur bien-être que pour le développement de leur enfant.
PATH : le projet qui agit pour la santé mentale des parents
Le projet européen PATH (Perinatal Mental Health) a été lancé en 2019, pour une durée de quatre ans. Développé en partenariat avec le centre Collaborateur de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la santé mentale,
“PATH vise à mettre en place une approche globale afin de prévenir, diagnostiquer et prendre en charge les troubles de santé mentale périnatale des futurs/nouveaux parents et à établir un réseau solide et durable entre les familles, les professionnels de santé, les employeurs et la communauté locale.” [1]
Dans le cadre de ce projet, un MOOC “Santé mentale périnatale : au cours des 1000 premiers jours” a été développé pour les professionnels intervenant en périnatalité. Il souhaite les aider à :
- Repérer les troubles psychiques périnatals
- Soutenir les interactions parents-bébés et le développement de l’enfant
- Travailler en réseau, via la connaissance des dispositifs clés en termes de prévention et de prise en charge, et de pair-aidance en santé mentale périnatale.
D’autres actions ont été produites en France dans le cadre de ce projet, vous pouvez les découvrir en cliquant ici.
Pour en savoir plus sur le projet PATH : https://path-perinatal.eu/
Sources
[1] https://path-perinatal.eu/fr/a-propos/
[2] https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/sante-mentale
[3] MOOC : Santé mentale périnatale au cours de 1000 premiers jours (module 1 – dépression en période périnatale)
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